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Accession à la propriété, mobilité résidentielle et emploi

Février 2011


Depuis une quinzaine d’années, les travaux d’économistes sur les liens supposés entre statut d’occupation et chômage, se sont multipliés. A partir de certains d’entre eux s’est développée l’idée que le développement de la propriété occupante, en tant qu’obstacle à la mobilité, serait une des causes majeures de l’accroissement du taux structurel de chômage. Prenant appui sur cette thèse, deux publications récentes du centre d’analyse stratégique (CAS)  et de l’OCDE  préconisent d’agir sur les freins à la mobilité pour favoriser le retour au plein emploi.
Le présent article s’intéresse aux déterminants du « statut d’occupation » en général et plus spécifiquement à la réalité de son impact sur le marché de l’emploi. Sur ce dernier point, une recherche bibliographique approfondie montre que ni la réalité de ce lien, ni la causalité implicite fondant les analyses ne paraissent solidement établies. D’une part, si tant est que le statut d’occupation ait un impact sur le marché de l’emploi, le signe de cet impact reste controversé ; d’autre part, s’il n’est pas contestable que la propension à la mobilité des propriétaires occupants, et à un degré moindre des locataires du secteur social, est inférieure à celle des locataires du privé, le lien entre mobilité résidentielle et chômage reste à étudier.
Le deuxième enseignement de ces lectures porte sur les doutes qu’inspirent la robustesse des résultats obtenus à partir de données macroéconomiques dont l’homogénéité, tant en ce qui concerne les champs, les dates et les définitions, est pour le moins douteuse. Au total, l’incertitude perdure, ce qui amène à s’interroger sur la pertinence, la portée réelle et les objectifs implicites des préconisations qui se réclament de ces travaux.
Ces préconisations, qui s’appuient sur une lecture partielle - ou partiale - de ces travaux apparaissent donc largement illusoires, d’autant que les leviers qu’elles proposent de mettre en œuvre pour abaisser le coût de la mobilité des propriétaires occupants ne jouent que sur les coûts frictionnels des transactions et tiennent pour négligeables les coûts « invisibles », pourtant sans doute au moins aussi déterminants dans les décisions des ménages.

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